dimanche 3 mars 2013

Mamie

Mamie,

Il parait que tu étais sauvage et que tu sortais peu.
Cette facette de toi, avec mes yeux d'enfant, je ne l'ai jamais appréhendée.
Je venais chez toi à chaque vacances scolaires, je me sentais si bien entre toi et Papy.
Vous étiez aux petits soins pour votre petite fille.
Vous me demandiez toujours mon avis pour le menu d'un repas.
Et je mangeais tant de sucreries alors même que j'étais bien au-dessus des courbes niveau poids.
Mais ça, ça n'avait pas d'importance.
Je me rappelle surtout comment tu me regardais dévorer un Yabon renversé nappage chocolat ou une grosse plâtrée de pâtes qui ont toujours eu la réputation d'être cuites, archi cuites, et donc très collées.
Mais, ça encore, ça n'avait pas d'importance.
Car avec mes yeux d'enfants, je ne voyais que le trop-plein d'amour que tu me témoignais.
Une brique réchauffée sur le poêle puis enveloppée d'une couverture que tu venais placer à mes pieds lorsque tu me mettais au lit.
M'observer si attentivement alors que je coloriais un gros album avec tant d'images.
Partir dans la 2CV mythique de Papy chez "Unico" pour profiter de la Foire à 10, 20, 30 Francs et ramener toujours au moins un change pour chez Maman et Papa.
"Unico". Je ne sais même plus si ça s'écrivait comme ça. Tu sais maintenant, on a "Uniqlo", ce sont des vêtements qui nous viennent du Japon. Qu'est-ce que j'en aurais des choses à te raconter, moi qui a la poudre d'escampette, à toi ma Mamie, soit disant sauvage.
Mamie, je me souviens aussi très bien toutes les fois où je partais me cacher quand venait le moment de repartir avec Papa et Maman. Il faut dire qu'il y en avait de l'espace.
Avant 1987 et la grande tempête, il y avait presque une forêt tout autour de la maison. C'était bien, on jouait dans les arbres, on ramassait les pommes de pins, on scrutait les écureuils. Je suis née en 1982 mais ces souvenirs d'avant 1987, il y en a malgré tout quelques-uns, des souvenirs si forts, qu'ils restent indélébiles.
Mamie, quand Maman et Papa me retrouvaient et que je hurlais, tellement dépitée de repartir de ce paradis d'enfant, tu avais l'idée de me donner une peluche que je ramènerai la prochaine fois.
Sauf que c'était pire Mamie : rien que de regarder la peluche dans la voiture, je pleurais de plus belle.
Mamie, tu es partie tôt. J'aurais eu tant de choses à te raconter, tant de photos à te montrer, tant de secrets à te confier.
Mamie, certes tu es partie tôt, mais tu m'as tellement offert, que ce sont certainement ces moments passés avec toi, qui resteront les plus encrés de mon enfance.
Mamie, je t'aimais et je t'aime toujours beaucoup tu sais.
Je pense souvent à toi et particulièrement en ce jour où j'emmène désormais mes enfants faire la tournée des Mamies.
♥ Bonne Fête à toutes les Mamies ♥
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