jeudi 19 février 2015

Mon Mitja Marato Barcelona

C'était un rêve. Dans la vie, on peut avoir des rêves accessibles quelquefois. Assez accessibles dans la mesure où on se sera donné avant, où on se sera entraîné. 
Barcelone, c'est ma ville de cœur. Avec du recul, je n'y ai pas vécu si longtemps : sept mois dans une vie, c'est peu de choses en définitive. Mais ces sept mois font partie des plus intenses parce qu'ils constituent une expérience extraordinaire, une expérience de l'auberge espagnole, une grande amitié y est née, la découverte de la culture catalane tellement attachante.
Cette année, cela fera deux ans que je cours. 
L'année dernière, j'avais osé m'inscrire à un premier semi-marathon alors que l'entraînement n'était pas vraiment au rendez-vous. Ce premier semi fut un moment très fort mais douloureux aussi avec les derniers kilomètres qui furent très longs.

J'ai renouvelé l'expérience du semi en m'inscrivant avec mon frère au Mitja Marato de Barcelona. Une nouvelle belle expérience en famille s’annonçait. On n'a pas été déçus : dimanche 15 février, nous avons vibré dans la capitale catalane et vécu un bien beau moment.

Nous sommes arrivés la veille, juste le temps d'aller récupérer nos dossards avant la fermeture à 20h, d'aller manger un gros bifteck argentin (et de boire deux verres de Bozeto), de préparer ses affaires et zou, le dimanche matin 8h10, nous quittions l'appartement situé tout proche du départ du semi au Parc de la Cuitadella. Perso, j'avais vraiment hâte, je trépignais, et j'ai tellement trépigné que je n'avais qu'une heure de sommeil à mon actif...

Le SAS des "verts"
On s'est échauffés, on commençait à se mettre en conditions et dans l'ambiance. Une belle ambiance avec plus de 15000 coureurs attendus sur la ligne de départ. On a rejoint nos SAS de départ selon le temps que nous avions estimé terminer ce semi : le sas bleu pour le frangin (entre 1h30 et 1h40), le sas vert pour moi (entre 1h40 et 1h50) où j'ai retrouvé Virginie que je ne connaissais seulement que via les réseaux, quel plaisir également de rencontrer pour de vrai ces personnes avec lesquelles on échange quasi quotidiennement. Les départs se sont faits par sas, d'abord les élites, puis les sas couleurs, un par un, dans le calme, dans l'ordre et dans une belle ambiance. Mon sas est parti 8 minutes après les premiers élancés.
Et puis, on est partis. Comme à chaque course, les coureurs sont heureux d'être là, tout le monde sourit, ambiance bon enfant, on y va, on va prendre du plaisir et je prends déjà du plaisir à regarder tous ces gens heureux tout autour. Un grand coucou au mari qui est en bas de la première avenue, qui a été là pour nous photographier quand il le pouvait. Et puis, premier tournant, on se dirige vers la statue du Colon que j'aperçois tout là-bas. C'est beau, il est neuf heures, les lumières du matin sont jolies et que de souvenirs qui remontent à la surface...



Le parcours du semi-marathon de Barcelone est sans réelles surprises : la ville se caractérise par de longues, très longues avenues, que nous parcourons de long en large. J'ai les yeux grands ouverts à regarder toute la ville qui s'ouvre à moi, à regarder tous ces supporters qui crient et qui nous encouragent ("venga ! Lo mejor de Barcelona hoy por la cuidad !"). Je suis un tee-shirt aussi, à peu près jusqu'au huitième kilomètre : "El limite es mental. Don't run, fly". Oui, je me répéterais cette phrase plusieurs fois pendant le parcours, il n'y a effectivement que ton mental pour t'empêcher d'aller au bout.

Je passe le dixième kilomètre en un peu plus de 52 minutes. C'est bien, j'ai un bon rythme, veille cependant à garder des jambes pour les cinq derniers kilomètres qui t'ont tellement fait mal en juin dernier. Je m'hydrate correctement au ravito, je conserve ma bouteille et me dit que je ne regarderais ma montre qu'au quinzième kilomètre désormais. Ecoute ton corps, seulement, rien d'autre. Ces cinq prochains kilomètres, j'ai le sentiment d'avoir couru à un rythme de croisière, plutôt tranquille pour assurer la fin du parcours. Avant le kilomètre 15, je bois de nouveau, jette ma bouteille et bois ensuite du Powerade au ravito du quinzième kilomètre. Au taquet, c'est parti, troisième et dernière partie de course, on y va, le moral et le corps répondent présents.

Au kilomètre 18, on arrive près de la mer, on aperçoit la grande Tour Mapfre et je me souviens qu'on tournera là-bas et qu'il ne restera alors qu'à peine deux kilomètres avant l'arrivée. Tout va bien, je vais bien, ce semi n'a définitivement plus rien à voir avec celui de juin.

Groupes ou percussions à chaque kilomètre, essentiels pour le moral.
L'arrivée des premiers messieurs (1h00:42 pour Tadesse Abraham)

Et Florence Kiplagat en 1h05:09


Je remonte l'avenue après la Tour Mapfre, c'est la dernière ligne droite, la foule se fait plus dense, on aperçoit la Sagrada Familia en toile de fond. On y va, les jambes continuent de répondre et puis on tourne à gauche, les derniers quatre cents mètres sont là. Et puis, hop, me voilà partie à accélérer, je fonce, je le tiens ce semi dans mi Barcelona de siempre, je suis heureuse !

Me voilà arrivée en un temps d'1h55 et 11 secondes, soit un quart d'heure plus tôt qu'au mois de juin et en grande forme. 

Ces dernières semaines, j'avais couru encore plus régulièrement même s'il n'est pas facile de concilier vie professionnelle, vie de maman et cette passion pour la course à pied.

Mais la course à pied reste un échappatoire, la soupape qui permet justement de concilier le tout du mieux qu'il soit.

Le semi-marathon de Barcelone, j'en rêvais, je l'ai fait : si tu peux le rêver, tu peux le faire, non ?

Classement général : 7838 sur 12496
Classement catégorie : 499 sur 1410
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